RÉSENTATION

 

J'ai visité le Rwanda à deux reprises dans le but d’approfondir l'étude du  génocide des Tutsi. J’ai eu l'opportunité d'agir à titre de secrétaire générale au Centre d’Études Interdisciplinaires sur le Génocide, Kigali, Rwanda pendant trois ans. J’enseigne les cours Éducation et expression plastique au préscolaire et primaire et Art et éducation. J'ai aussi enseigné les cours Prévention, adaptation et réussite scolaire ainsi que le cours Intervention auprès des élèves en trouble du comportement au primaire. J’ai été invitée lors de mon congé sabbatique au Centre des droits de l'homme, Berkeley (Californie, 2009) afin de présenter mes travaux et d'analyser les différentes formes de violence au plan international. Lors de mon séjour à Berkeley, j’ai rédigé le livre jeunesse intitulé Papa raconte-moi le génocide avec les enfants du Rwanda et d’ailleurs. J’ai peint plusieurs tableaux illustrant ce livre (un dialogue entre un père rwandais et son fils). Ce livre jeunesse s’inspire des fondements sur le dialogue, l’image et le génocide des Tutsi au Rwanda dans la perspective du vivre-ensemble. Le dialogue et les tableaux sont intimement liés et alimentent la discussion et la réflexion.

 

Mes recherches et créations picturales ont été présentées dans plusieurs pays entre autres, aux États-Unis (Los Angeles, New York, Berkeley), en Afrique du Sud (Durban), au Rwanda (Kigali), en Bretagne (Brest), en France (Paris, Bordeaux), au Canada (Montréal, Québec, Trois-Rivières, etc.). J’ai écrit des livres, des articles, un chapitre sur les intelligences multiples et des articles intitulés «Le génocide des Tutsi de 1994 : éducation et témoignage par l’image» dans : Philippe Mesnard et Michael Rinn (eds.), Témoignage sous influence, Université de Bretagne Occidentale-Presses Universitaires de Rennes, 2009 et «Évocation du génocide des Tutsi : architecture de la mémoire et image» dans Jean-Pierre Karegeye et Jacques Lemaire, (eds), Rwanda. Récit du génocide, traversée de la mémoire, Brussels : Espace de La Liberté, La Pensée et les Hommes, 2009. J’ai aussi présenté mes travaux à l’UNESCO Paris dans le cadre d’une conférence internationale intitulée Éthique et protection de l’enfance : un engagement collectif et communiquer mes recherches à l’École Normale Supérieure de Paris.

 

Les tableaux présentés dans le cadre de cette étude s’inspirent d’impressions, des témoignages des rescapés, du théâtre, des photographies, des films, des documentaires, des lieux de la mémoire, des récits ou autres sources provenant de la littérature scientifique. Ces tableaux ont été créés en respectant le développement global de l’enfant. Ce livre s'adresse aux enfants de 8 et plus. Une attention particulière a été portée sur les possibilités de traumatismes ou de réactions négatives pouvant indisposer le jeune lecteur. Les images concernant le génocide des Tutsi sont centrées sur le langage plastique et s'articulent autour de thèmes, de l'organisation de l'espace, des couleurs, du vocabulaire plastique et de la composition de l'image. « L’image (   ) Ainsi fixée, comme une sorte de mémoire extérieure à soi, elle fait parler d’elle comme faisant partie de la société dont elle représente les besoins humains, les mythes, les idéologies. L’image est aussi la création d’une interprétation propre à son créateur et elle produit des effets, elle illusionne car elle possède une structure intime chargée de sens qui s’adresse à l’autre. » (Actes de colloque 2005, La photographie, entre image et mémoire). Une quinzaine de tableaux ont été créés afin de reconstituer l’histoire du génocide des Tutsi.

 

Le dialogue entre le père et le fils recoupe trois étapes c'est-à-dire avant, pendant et après le génocide. Dix peintures ont été sélectionnées  afin d'illustrer le livre jeunesse. La représentation du génocide des Tutsi par l'image oblige la créatrice à la redéfinition de l’espace pictural en lien avec le témoignage et son influence. L’artiste (   ) « exprime les sentiments, les instincts et les impulsions cachées au plus profond de son être; il plonge au coeur des forces primitives de la vie où il n’y a ni loi, ni maître, que sa propre volonté de créer » (Cuerrier, 2005 p.126). La représentation picturale ouvre au dialogue, aux jeux d’influence entre le spectateur et l’image par un ensemble de signes organisés. L’artiste établit ses propres critères de beauté soutenue par une sensibilité intellectualisée.

 

RÉFÉRENCES

 

Livre

 

CUERRIER, J. (2005). L’être humain. « Quelques grandes conceptions modernes et contemporaines ». 3e édition, Montréal, Chenelière Éducation.

 

Site

 

La photographie, entre image et mémoire, Actes du colloque Université, 13-14 octobre 2005, http://cmp-corsica.com/photo/colloque.pdf, consulté le 31 mars 2014.